1. Le mystère de l’homme blanc (acte 4)

Publié le par Pascal

          - Chérie, disait-il, ce n’est pas grave ; ne considère pas cela comme un vol. Nous sommes restés avec ce boy pendant longtemps, jamais il n’a pris un objet important. Et du sel… Dis, ma chérie, qu’est-ce ?

          Mais les paroles du patron, au lieu de l’apaiser, avaient plutôt mis le feu aux poudres.

          - Je sais, dit-elle, que tu aimes mieux ce macaque que moi, ta femme. Ce voleur mérite le cachot.

          - Ma femme, dit Monsieur, réfléchis un peu, je te comprends. Djieki devait te demander la permission, mais considère plutôt le motif de l’acte. Tu aurais dû lui demander pourquoi il n’a rien demandé au préalable. Essaie de te mettre à la place de ces gens. Moi, je ne les comprends pas, je ne les comprendrai probablement jamais. Comment eux, qui ne gagnent pratiquement rien, vivent-ils ? En plus de cela, ils doivent nourrir tant de membres du clan. Chérie, pense un peu, si on nous mettait dans les mêmes conditions de vie, serais-tu capable d’y résister, ne fut-ce qu’une semaine ?

          Il y eut un moment de grand silence. Monsieur préféra laisser le temps agir. Mon travail commençait à cinq heures du matin et se terminait à minuit, voire plus tard si le patron était invité quelque part. je suis donc rentré à la maison avec beaucoup de soucis. J’étais certain qu’à cause de cette quantité de sel prélevé, je serais en prison et renvoyé du service. Ce qui me faisait de la peine, c’était que l’opinion publique apprendrait que j’étais en prison pour avoir commis un vol. quel vol ! Le lendemain matin à cinq heures, je repris mon travail. Ce jour-là, je ne l’oublierai jamais, Madame est venue m’accueillir à la porte avec le sourire et elle m’a introduit vite dans la cuisine. Elle m’a dit, d’un air malheureux :

          - Djieki, pardonne-moi la manière dont je t’ai traité hier. Tu es marié, tu es certainement averti. Nous les femmes, quelle que soit la race, nous sommes toutes les mêmes. Nous changeons souvent, que veux-tu, c’est notre nature…

          Je n’ai eu qu’un mot : « Merci beaucoup ! »

 

…à suivre

Publié dans Carte Postale

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