Chemin Interdit (Acte 3)

          Il s’illustra très vite dans sa fonction et le syndicalisme le conduisit à la politique.

         Quand le pays conquit son indépendance, Camara devint un grand homme politique. Il quitta aussitôt Djamaro devenu un quartier où les conditions de vie étaient désormais incompatibles avec son nouveau statut social, et alla s’installer à Djoula, le plus somptueux quartier de Bôla, la capitale de la République Sahélienne.

         Maintenant, il habite une villa occupée à la veille de l’indépendance par l’une des plus hautes autorités coloniales. Une villa dix fois plus spacieuse que sa précédente demeure et dont le confort est de loin incomparable à l’incommodité de son ancienne bicoque.

         Pour la première fois en république Sahélienne une différence très nette voit le jour entre les classes sociales et se développe tout aussi rapidement que scandaleusement.

         Diouf et sa famille comme beaucoup d’autres personnes sont restés dans le quartier Djamaro qui, abandonné à lui-même, sans entretien, s’est sensiblement détérioré : les canalisations sont bouchées ; les inondations abîment toute l’infrastructure routière ; les ponts sont emportés. Les érosions menacent bon nombre d’habitations. Partout c’est la détresse et la misère.

…à suivre