Chemin Interdit (Acte 7)

Publié le par Pascal

          Hassein Ben Diouf s’en alla au quartier commercial de Bôla, capitale de la république sahélienne, fréquenté de plus en plus par des marginaux en provenance de tous les coins du pays. Ils arrivaient à pied, par camion, par train, par bateau et même par avion.

          Hommes et femmes, ils étaient de tous les âges, mais les jeunes gens étaient majoritaires. Tous fuyaient les multiples tracasseries de l’administration locale et la misère qui sévissait dans les campagnes.

         Les amers souvenirs de la mort de son père et la misère de ses frères et sœurs n’avaient pas empêché Hassein de s’accoutumer rapidement à la vie de clochard.

        Quel que soit le rang ou le statut social qu’on occupe désormais, on n’oublie jamais ses amis, les copains et copines d’enfance ou de jeunesse. Il est vrai que c’est surtout à cette époque de la vie qu’on se crée des amitiés véritables, non entachées par les calculs d’intérêts politique, financier ou économique.

          A l’âge adulte, les amitiés qu’on noue ne sont souvent que des tactiques d’égoïsme, et on ne sait trop pourquoi, plus on vieillit plus les souvenirs d’enfance deviennent plus que jamais vivaces.

          On se souviendra que Hassein Ben Diouf et Antok Camara étaient des copains d’enfance, avaient vécu et grandi dans le quartier Djamaro à Bôla. Depuis quelques temps les choses avaient changé. Antok, devenu fils de ministre, avait déjà obtenu son baccalauréat et, malgré son jeune age, se trouvait maintenant en 1ère année de doctorat en médecine, à l’université. En famille comme dans le quartier, on l’appelle déjà « Docteur », par honneur et par respect.





…à suivre

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